Face à la situation alarmante du Grand Tétras dans les Pyrénées, FNE NA a envoyé avec d’autres associations de protection de la nature et de l’environnement, une lettre ouverte à la Ministre de la Transition écologique et solidaire, demandant l’arrêt de la chasse de cette espèce dans les Pyrénées dès cet automne.
Le Grand Tétras ou Grand Coq de bruyère est un magnifique oiseau qui peuple encore quelques-uns de nos massifs montagneux
Cependant la régression des populations de Grand Tétras en France est très importante notamment depuis les années 1960.
Dans les Vosges, la baisse des effectifs est de plus de 90 %, dans le Jura d’au moins 50%, dans le Massif Central survit à grand peine une population relictuelle d’une trentaine d’individus issus d’une réintroduction pourtant massive et dans les Alpes le Grand Tétras a disparu aux environs de l’année 2000.
Dans les Pyrénées, la très forte diminution du nombre de coqs chanteurs depuis 1960 est attestée par la Stratégie nationale d’actions en faveur du Grand Tétras et les différents bilans démographiques de l’Observatoire des Galliformes de Montagne : elle est de 75 %.
La situation est passée de “problématique” à “très inquiétante” surtout du fait de la destruction de centaines de places de chant à l’occasion d’aménagements divers (Créations et extensions de stations de ski, routes forestières ou pastorales, etc.), mais aussi des excès de la chasse et du braconnage dans les décennies précédentes.
Les facteurs de déclin de ce galliforme sont nombreux, qu’ils soient liés à l’action directe de l’homme ou non. Force est de constater par ailleurs que les mesures en faveur du Grand Tétras déjà entreprises sur le versant nord pyrénéen ces dernières années, de manière ponctuelle souvent, n’ont pas donné de résultats probants susceptibles d’inverser la tendance.
Pourtant, dans ce massif, l’espèce est encore chassée tous les ans.
Pour cette raison, depuis 2008, les associations de protection de la nature des Pyrénées ont attaqué tous les arrêtés autorisant la chasse de cette espèce et pas moins de 49 jugements leur donnent désormais raison. L’État a même été condamné deux fois pour faute par le tribunal administratif de Pau pour avoir bafoué depuis de nombreuses années les décisions de la justice administrative en ce qui concerne le département des Hautes-Pyrénées.
La situation juridique est à ce jour parfaitement claire : depuis sa décision du 21 novembre 2018, le Conseil d’Etat, plus haute juridiction française, considère qu’il est tout à fait illégal de chasser un seul Grand Tétras compte tenu de son état de conservation défavorable.
Or les Préfets concernés et la ministre de la Transition écologique et solidaire continuent à autoriser la chasse de cette espèce en méprisant totalement les décisions des tribunaux.
Cette situation est absolument révoltante.
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