Michel Hortolan

Vous avez dit confédération ? Quézaco ?

Dès la fin de l’année 2014 et tout au long de 2015, au vu des informations qui sortaient alors dans l’espace public sur l’évolution des lois de décentralisation, des élus de Limousin Nature Environnement, de Poitou Charentes Nature et de la Sepanso se sont rencontrés pour échanger sur la nécessaire adaptation à ce changement de contexte institutionnel. Ceci dans le but d’apporter une réponse efficace à l’objet partagé de « protection de la nature et de l’environnement, intégrant les dimensions culturelle, sociale, économique dans la perspective d’un monde soutenable, prenant en compte les besoins des générations à venir, et la nécessité d’un fonctionnement pérenne des écosystèmes. ».

Aussi, pour répondre aux contraintes et opportunités résultant de la loi de janvier 2015, les trois fédérations ont choisi de créer une confédération. Ce mode d’organisation n’est pas le résultat de l’addition de ses composantes fondatrices. C’est une nouvelle entité caractérisée par les principes organisateurs d’alliance et de fédéralisme.

Les liens ascendants qui se tissent entre les associations adhérentes et affiliées, et pour chacune avec leur fédération nourrissent la confédération FNE N-A et la fédération nationale France Nature Environnement. A ce stade du fédéralisme deux principes prévalent : l’autonomie des associations et la subsidiarité. Et c’est bien quand les associations de base ne sont pas l’échelon pertinent pour faire face à une situation concrète de terrain, et/ou administrative, et/ou juridique, et/ou politique qu’elles abandonnent une part de leur autonomie au profit d’un autre échelon. C’est la délégation. Délégation qui donne une légitimité à l’échelon qui en hérite et qui justifie l’existence de liens descendants.

/ …

« Et ça marche ?

– C’est un mode d’organisation exigeant, opposé au jacobinisme centralisateur, il peut séduire, nourrir des débats d’idées, et en rester au stade de démocratie rêvée.

– Mais alors, quelles sont les conditions de la réussite ?

– J’en vois au moins deux. La réciprocité et la représentativité.

– La réciprocité ?

– Oui. Et en priorité dans le domaine de la circulation des informations. Pour que les relations soient égalitaires entre toutes les parties prenantes de l’organisation, rien ne doit s’opposer à leur accès par toutes et tous.

– Bien, je comprends. Mais la représentativité, elle est assurée au sein de votre conseil d’administration composé de représentants légitimes de vos trois fédérations.

– C’est exact. Mais si la légitimité est nécessaire, elle n’est pas suffisante. Ces neuf personnes peuvent-elles réellement prétendre à une représentativité concrète et efficace des bénévoles et des salariés de deux cents associations réparties sur un territoire comptant douze départements ?

– En effet, la question mérite d’être examinée.

– Je pense que la marge de progrès pour une meilleure représentativité existe bel et bien.

– Voilà de beaux sujets d’échanges en perspective. J’aimerais bien en être.

– Chaque fédération peut s’en saisir … »

Michel Hortolan

Juste après le 8 décembre 2018, date de la première rencontre régionale de FNE N-A

Témoignage recueilli en décembre 2018